On ne présente plus Olivia Ruiz, artiste protéiforme débordante d’énergie, interprète de La Femme chocolat. Dans ce spectacle-concert, elle évoque ses racines, la Guerre Civile espagnole, emportant le public dans une traversée musicale et photographique de sa terre d’origine.
Avec Bouches cousues, elle continue d’expérimenter et de multiplier les moyens d’expressions, pour reconnecter les fils arrachés de sa propre histoire : celle de l’exil de sa famille fuyant le franquisme. Une histoire omniprésente, qui à ses débuts a paré son timbre d’une rugosité caractéristique des tragédies. Entourée d’images projetées, dans un concert parfois presque chuchoté en français et en espagnol, elle fait parler cette Espagne mutilée et flamboyante, qu’elle porte en elle depuis toujours. Avec sa sensibilité à fleur de peau, elle évoque les sujets qui la hante : le muet, l’héritage, le non-dit, l’identité, la généalogie. Mais aussi et surtout le beau. Pour ce voyage poétique autant qu’historique et géographique, elle revisite des morceaux de son répertoire en appelant des airs d’horizons plus lointains encore. Un spectacle qui fait marcher dans les pas de ses grands-mères, et pose un regard touchant et moderne sur le déracinement et la quête identitaire.
