Un roi occis par son frère, un prince appelé à le venger en tuant son oncle. Folle tragédie cousue main dans une mise en scène au cordeau, cette pièce épurée revisite avec modernité le chef d’œuvre de Shakespeare, pour demander à chacun de nous : qu’as tu fait de ta vie ?
On ne fait pas d’Hamlet sans casser des oeufs ! Empoisonnements, duels, meurtres… Cette pièce d’une grande puissance destructrice, tirée de l’adaptation du maître Peter Brook, plonge en sobriété dans les angoisses existentielles d’un homme naïf et fragile, Hamlet, qui finira par se laisser chuter dans une spirale mortifère de vengeance jusqu’à sa fatale destinée. Dans un décor réduit à l’essentiel, marqué par quelques graffitis rappelant l’œuvre avant-gardiste de Basquiat, les comédiens en tenues d’aujourd’hui font franchir en douceur le labyrinthe de la pensée, donnant habilement corps à des questionnements moraux (vérité, justice, innocence) et abordant le dilemme des choix que l’on doit faire tout au long de sa vie, et assumer, pour se déterminer. « Être ou ne pas être : telle est la question » que se pose, comme vous très certainement, Benjamin Jungers (aussi dans La Vie de Galilée), dans le rôle-titre de cette tragédie immuable servie par la superbe traduction de Jean-Claude Carrière.
